Vivre avec un cancer de stade 4, c’est vivre quotidiennement avec l’ombre de la mort à ses côtés. Bien sûr l’appel de la vie est le plus fort, mais il est difficile de ne pas penser à cette mystérieuse inconnue qui vous accompagne au fil des jours.
Je dois dire que la question de la mort, m’a toujours fasciné, tout autant d’ailleurs que le mystère de la vie. Je n’appartiens à aucune religion même si je me sens proche de la philosophie bouddhiste, et qu’il m’apparaît, plausible que la réincarnation existe, je n’ai aucune certitude sur « l’au-delà ! ».
Que devons-nous penser de la mort ?
Une chose dont nous pouvons être certains, c’est que nous allons tous mourir. Certaines personnes n’aiment pas cette idée et ne l’accepte pas, ils préfèrent penser que la mort ne marque pas la fin de notre dissolution, et que nous allons peut-être revivre dans une nouvelle vie terres-tre ou dans un autre lieu où les gens seront récompensés ou punis…
Pourtant, une chose qui semble plausible, n’est pas néces-sairement véridique, et il n’existe aucune preuve que nô-tre âme survive à la mort de notre corps.
Quel sens devons-nous donner aux valeurs que nous chérissons, comme l’amour, l’expérience, l’accomplisse-ment, la chaleur du soleil sur notre visage? Si nous étions désincarnés et si la vie était éternelle ne perdrions – nous pas beaucoup à ce qui lui donne sa saveur, sa structure, sa signification, son but ?
Pensez simplement que vous lisez un bon livre, ou que vous mangez un déli-cieux gâteau, ce sont de grands plai-sirs de la vie mais une des choses qui les rend si jouissifs, c’est tout simplement que ces plaisirs ne sont pas éternels. Un livre qui ne se terminerait jamais, ou un gâteau que vous ne pourriez jamais terminer perdraient rapidement de leur attrait.
La mort est un élément naturel qui fait partie de la vie ! Il est raisonnable pour chacun d’entre nous d’essayer de ne pas avoir peur de la mort, mais plutôt d’en venir à terme ! Nous pourrons alors focaliser sur le sens et le but de la vie à travers le moment présent et tirer le meilleur de cette seule vie que nous savons être la nôtre. Ceci nous permet-tra d’aider les autres à en faire autant et à choisir de faire triompher le bien du mal sans attente d’une récompense dans l’au-delà.
Quand nous mourrons nous vivrons à travers le travail que nous avons réalisé sur terre, et dans la mémoire des gens dont nous avons partagé la vie. Nos corps se désinté-greront pour rejoindre le cycle de la nature. Les atomes qui forment notre corps actuel, se transformeront pour former d’autres choses, comme des arbres, des oiseaux, des fleurs, des papillons. Telle est la pensée humaniste !
Je tenais à traduire ce texte de Stephen Fry, pour les personnes qui ne compren-nent pas l’anglais, pour les autres, vous pouvez visionner sa vidéo ci-dessous en version originale.
J’ajouterai toutefois, que cette vision terre à terre de notre relation à la vie et à la mort demeure très pragmatique, le reste est affaire de croyance!
Pour ma part, je crois à l’existence de l’âme, et bien que je n’appartienne pas, comme je l’ai dit plus haut, à une religion particulière, j’appartiens plutôt aux descendants des bâtisseurs de ca- thédrales, tout comme les Égyptiens ap- partiennent aux pyramides, et c’est pourquoi lorsque je serai mort, je souhaite que les moines chantent pour moi une messe en latin pour le repos de mon âme, dans cette abbaye de Lagrasse, où mon père m’a précédé et où il règne depuis treize siècles une odeur d’éternité !.
En attendant ce jour, il faut vivre, triompher de ce foutu cancer et croquer dans la vie à pleines dents !
Que ces mots sont pesés judicieusement…ils demontrent bien le poid de la pensée….tout est en tansformation …et j’ose croire pour le meilleur…par exemple ,bambin nous nous cassons la figure pour effectuer nos premiers pas…portant nous ne réalisons pas que notre démarche pourrait nous conduire vers le chemin de la liberté…choisir et marcher où l’on désire aller…nous perdons nos premières dents mais celles qui prennent la place sont plus robustes que nos quenottes et nous permettent de mordre à belles dents la nouveauté…NOUS CONJUGUONS SOUVENT NOTRE VIE entre avoir ,être et faire …à des degrés divers… il est certain que ces 3 verbes laissent des traces sur le chemin de la vie…souvent nous minimisons celui d’ÊTRE ,happer par notre quotidien ou nos obligations….gardons le plaisir de nous étonner, d’admirer la vie qui nous montre des merveilles jour après jour,découvrons ce qui peut nous faire plaisir ou procurer du bonheur pour nos semblables… n’oublions pas que nous sommes des témoins de vie et contemplons avec des yeux emerveillés ce temps,ce lieu que nous partageons avec ces âmes….
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Bonjour ! J’ai l’impression d’avoir écris moi-même des passages de cet article…passage que l’on retrouve dans le livre que j’ai écris et qui s’intitule « Le privilège d’accompagner…choisir de côtoyer la mort ». Il faut dire que ma vocation est celle d’accompagner les gens arrivés au terme du voyage terrestre. Vocation qui a radicalement transformé ma façon de voir la mort, mais aussi de vivre ma vie….car étrangement, parler de la mort , la côtoyer rends plus vivant encore ! Merci pour votre témoignage !
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Merci beaucoup Hélène Giroux pour votre beau texte qui me touche énormément. Tout ça fait partie de la synchronicité des choses et ça rejoint ce très beau texte d’Élisabeth Kubler Ross, qui m’a été transmis par quelqu’un qui m’est très proche, ma sœur Liliane Selon cette auteure,« la mort, comme la naissance, est une étape naturelle de la vie ; elle n’est pas une fin mais un passage.Trop souvent considérée comme tabou dans nos sociétés modernes, elle est évacuée par la plupart de nos contemporains obnubilés par le souci de la jeunesse, de la rentabilité et de la maîtrise..
La majorité d’entre nous rêve d’une mort brutale, dans le sommeil ou l’inconscience et se réfugie dans l’illusion de la possession. Evacuée de notre quotidien, la mort ne cesse de nous hanter. D’ou ces images violentes que nous rapportent les médias qui constituent une forme de conjuration de la mort aux allures de spectacle, nécessairement lointaine puisque derrière nos écrans. Que penser de ces films de guerre, de catastrophe et autres polars que nous nous complaisons à regarder ?
On comprend alors pourquoi, lorsque la mort se fait inéluctable, la tentation soit grande d’en maîtriser l’heure… Ce refus de considérer la mort comme partie intégrante de notre vie, d’en accepter le cours, isole ceux qui sont confrontés à la maladie grave. Beaucoup d’entre eux déplorent le manque d’écoute et de soutien de la part de leur entourage voire se sentent rejetés. Quel sens peut revêtir la vieillesse, la maladie, la dépendance pour celui qui ne développe que ces valeurs ?
Est-il possible d’ignorer à ce point que la mort peut survenir à tout instant pour chacun d’entre nous et pour l’ensemble de nos proches ?
Considérer cette évidence, bien loin de constituer une vision macabre, donne sens à la vie et en souligne le prix. Elle nous rappelle l’urgence d’aimer et de traduire cela en actes. Elle nous pousse à nous questionner sur le sens de notre existence, la nature de nos liens avec nos frères en humanité et notre relation à la transcendance, quelque forme qu’on lui prête..
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